Née le 7 janvier 1991 dans la province sud-africaine du Limpopo, Semenya a grandi dans un village reculé non loin de la frontière avec le Botswana, avec trois sœurs et un frère. Son intérêt pour le sport s’est manifesté très tôt dans sa vie. Ses exploits sportifs sont impressionnants : double médaillée d’or olympique et triple championne du monde sur 800 m, et vainqueure de ses 29 dernières courses sur la distance. On l’a surnommé Cobra parce qu’elle est une concurrente dangereuse.
Les compétitions sont devenues une distraction nécessaire pour la jeune femme de 28 ans, surtout après avoir été plongée dans un tourbillon médiatique lorsque l’IAAF l’a publiquement forcée à subir un test de genre. Les résultats des tests effectués il y a 10 ans n’ont pas été rendus publics, bien que les médias aient affirmé qu’ils montraient des caractéristiques à la fois masculines et féminines, y compris des niveaux de testostérone supérieurs à la normale. Semenya a été forcée de passer 11 mois en marge des compétitions, mais a été autorisée à concourir en 2010. Des recherches commandées par l’IAAF ont montré en 2017 que les athlètes féminines avec une testostérone élevée avaient « un avantage concurrentiel », affirmant qu’une testostérone élevée était responsable d’une amélioration dans la performance des coureur.euse.s jusqu’à 3 %. Cependant, ces conclusions ont été contestées par Semenya et son équipe.
Les Sud-Africain.e.s à travers le gouvernement se sont également rallié.e.s à elle. Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir a qualifié son traitement de « déshumanisant ». Le parti a accusé à plusieurs reprises l’IAAF de porter atteinte aux droits humains et à la dignité de Semenya. Elle s’est également battue publiquement contre ce qu’elle considère comme un complot déterminé pour effacer ce pour quoi elle a travaillé si dur. Sa célébration caractéristique de se brosser les épaules après une victoire est considérée comme un moyen de rejeter l’examen minutieux de sa vie.
Loin de la piste, Semenya s’est associée à une organisation locale pour défendre la santé menstruelle des filles. Elle a également obtenu son diplôme en sciences du sport à l’Université du Nord-Ouest de Potchefstroom en 2018. En 2014, elle a reçu l’Ordre d’Ikhamanga, décerné aux citoyen.ne.s sud-africain.e.s qui ont excellé dans les domaines des arts, de la culture, de la littérature, de la musique, du journalisme ou du sport.
Elle est maintenant soutenue par le géant du sport Nike, qui l’a présentée dans une grande campagne publicitaire l’année dernière sur la confiance en soi. Ses exploits sur les pistes l’ont également établie parmi les meilleur.e.s athlètes du monde.
Caster Semenya fait partie des personnes ayant été victimes des violences intersexes. Encore aujourd’hui, plusieurs enfants et jeunes adultes sont victimes de violence intersexe de manière physique et psychologique.