Angela Y. Davis est professeure à la retraite, militante politique, auteure et révolutionnaire dont l’activisme précoce l’a menée à figurer sur la liste des dix personnes les plus recherchées par le FBI. Son implication antérieure dans des organisations communistes l’a amenée à être harcelée et persécutée par des agences gouvernementales. Malgré cela, elle a continué à s’organiser, à s’exprimer et à être active dans des mouvements de changement social à l’échelle nationale et internationale.
Davis est née le 26 janvier 1944 à Birmingham, en Alabama. Ses deux parents étaient des diplômé.e.s universitaires qui étaient politiquement actif.ve.s et impliqué.e.s dans des organisations affiliées aux mouvements communistes. En conséquence, les premières influences de Davis étaient des militant.e.s et des organisateur.ice.s.
En 1967, Davis rejoint le Parti communiste et commence à travailler avec le Che Lumumba Club, l’unité entièrement noire du Parti. En raison de son allégeance, le gouverneur de Californie de l’époque, Ronald Reagan, fait pression sur les régents de l’université pour qu’ils la renvoient. Les régents ont finalement réussi à renvoyer Davis en raison de son implication dans le procès des Soledad Brothers. Elle a finalement été réembauchée après les protestations des professeur.e.s et des étudiant.e.s.
Davis a été accusée de meurtre et de complot. Elle est entrée dans la clandestinité, et à ce moment-là, a été placée sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI. En octobre 1970, Davis est appréhendée à New York. Elle a passé plus d’un an en prison, période au cours de laquelle une campagne internationale pour sa libération a été entreprise. Ami.e.s d’enfance, collègues et militant.e.s ont travaillé ensemble pour faire connaître l’effort de libération. Le 4 juin 1972, Angela Y. Davis a été acquittée de toutes les charges retenues contre elle.
Davis a continué à être active au sein du Parti communiste après sa libération. Sa visite à Cuba a renforcé son affirmation selon laquelle le socialisme pourrait ouvrir la voie à la liberté pour les minorités et les classes ouvrières. Elle a été candidate à la vice-présidence du Parti communiste en 1980 et 1984. Au début des années 1990, elle a quitté le Parti communiste après avoir soutenu une tentative de coup d’État en Union soviétique. Plus tard, elle a aidé à fonder Critical Resistance, une organisation dont la mission est de mettre fin à l’incarcération de masse aux États-Unis et à son complexe industriel carcéral.
Davis a toujours exprimé ses préoccupations féministes, en particulier celles qui concernent les femmes noires. Elle a critiqué la Million Man March qui a eu lieu en 1995, car elle estimait que l’exclusion des femmes contribuait au chauvinisme masculin au sein de la communauté noire. En réponse à cet affront, l’Agenda 2000 afro-américain, une coalition de féministes noires, a été créé. Elle s’affirme en tant que lesbienne en 1997.
Aujourd’hui, elle continue ses combats contre le racisme et le néocolonialisme en tant que militante et conférencière, notamment pour la libération de la Palestine, pour la lutte aux mouvements anti-noir.e.s et contre les multiples oppressions.